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L'Impact Néfaste du Smartphone et des Médias Sociaux sur l'Entraînement : Pourquoi Déconnecter pour Mieux Progresser

mai 26

Temps de lecture : 24 min

I. Introduction : La Distraction Numérique, une Menace Insidieuse pour vos Séances de Fitness


L'omniprésence des smartphones dans la société contemporaine s'est étendue de manière quasi inéluctable aux sanctuaires de la forme physique : les salles de sport et les espaces d'entraînement.


Pour de nombreux individus, le téléphone portable est devenu une extension naturelle de leur équipement, consulté entre les séries, pendant les phases de repos cardiovasculaire, voire durant l'exécution même des exercices.


Cette normalisation de l'interaction numérique au cœur de l'effort physique soulève des questions fondamentales quant à son impact réel sur la qualité et l'efficacité de l'entraînement. L'objectif de cet article est d'examiner de manière critique les fondements et les conséquences de cette pratique, en s'appuyant sur des données scientifiques probantes.


Il est primordial d'établir d'emblée une distinction cruciale : cet article ne condamne pas toute forme d'utilisation technologique pendant l'exercice. L'écoute de musique, par exemple, via un smartphone peut s'avérer neutre, voire bénéfique pour certains aspects de la performance, tels que la motivation, l'intensité perçue ou le plaisir de l'exercice. De nombreuses études indiquent que la musique peut augmenter la vitesse sur tapis roulant, l'intensité de l'exercice et le plaisir ressenti.


L'utilisation du smartphone limitée à l'écoute musicale n'a pas montré d'impact négatif notable sur la stabilité posturale, un facteur important pour la sécurité.   

Le cœur du problème, et l'objet de ce rapport, réside dans l'usage interactif du smartphone : celui qui sollicite activement les ressources cognitives et détourne l'attention de la tâche principale qu'est l'exercice physique.


Cela englobe le défilement incessant des fils d'actualité des médias sociaux, la consultation et la publication de contenu, l'envoi et la réception de messages textuels, la navigation sur internet, ou toute autre activité qui requiert une attention visuelle et une manipulation de l'appareil.

Cette interaction constante est devenue une habitude si ancrée pour certains que ses effets délétères, bien que significatifs, sont souvent sous-estimés ou ignorés.


L'omniprésence et la conception même des smartphones et des applications de médias sociaux, avec leurs systèmes de gratification instantanée et leurs notifications constantes, favorisent une utilisation compulsive qui érode progressivement la qualité de l'entraînement, souvent à l'insu de l'utilisateur. Cette normalisation d'une pratique fondamentalement subversive pour l'atteinte des objectifs de fitness constitue une préoccupation majeure.   


Cet article se propose donc de démontrer, sur la base de preuves scientifiques solides et d'études rigoureuses, les multiples effets délétères de cet usage interactif du smartphone sur la performance physique, les capacités cognitives, le bien-être psychologique et la sécurité durant l'entraînement.


L'ambition ultime est de fournir un argumentaire irréfutable quant à la nécessité impérieuse d'abandonner cette pratique afin d'optimiser les bénéfices de chaque séance d'exercice et de préserver l'intégrité de cet investissement en temps et en effort pour sa santé.


Il s'agit de lutter contre une acceptation tacite qui masque une érosion insidieuse des résultats escomptés.



II. Les Conséquences Directes sur la Performance Physique


L'interaction avec un smartphone pendant une séance d'entraînement ne constitue pas une simple distraction anodine ; elle mine activement et de manière mesurable les gains physiques recherchés, que ce soit en musculation ou en exercice cardiovasculaire.


A. Réduction de l'Intensité et du Volume d'Entraînement


En musculation, le volume d'entraînement (défini par le nombre total de répétitions multiplié par la charge soulevée) est un facteur clé de la progression. Plusieurs études ont démontré une baisse significative de ce volume-charge lorsque les participants utilisent leur smartphone pour des fonctions autres que l'écoute de musique.


Une recherche particulièrement éloquente a mis en évidence une diminution de 29% de la performance, mesurée par le volume-charge lors d'exercices de squats, chez des individus ayant passé 30 minutes à défiler sur les médias sociaux avant leur séance.


Cette baisse notable a été directement attribuée à la fatigue mentale induite par cette activité numérique. De manière similaire, une autre étude a confirmé que l'utilisation des médias sociaux sur smartphone immédiatement avant une séance de musculation peut entraîner une diminution significative du volume-charge. Il est crucial de noter que cette diminution de la capacité de travail n'est pas due à une incapacité physique initiale ou à une fatigue musculaire préexistante, mais bien à un épuisement précoce des ressources mentales qui limite la capacité de l'individu à maintenir l'effort requis.   


Dans le domaine de l'exercice cardiovasculaire, les constats sont tout aussi préoccupants. L'utilisation du téléphone pour envoyer des messages textuels (SMS) ou pour converser pendant un exercice sur tapis roulant se traduit par une réduction significative de la vitesse moyenne de course et de la fréquence cardiaque, comparativement à une condition sans téléphone ou avec une simple écoute de musique.


Une étude a révélé que les participants qui envoyaient des messages au cours d'une séance d'exercice de 20 minutes passaient près de la moitié de ce temps (environ 10 minutes) dans une zone de faible intensité, et seulement 7 minutes en haute intensité.


En revanche, ceux qui s'entraînaient sans téléphone passaient seulement 3 minutes en faible intensité et près de 13 minutes en haute intensité. Pour une durée d'entraînement identique, l'effort réel fourni est donc considérablement moindre lorsque le smartphone est utilisé de manière interactive, ce qui compromet directement les adaptations cardiovasculaires recherchées, la dépense calorique et, par conséquent, l'efficacité globale de la séance.   


B. Altération de l'Endurance et de la Puissance


Au-delà du volume et de l'intensité, l'endurance et la puissance peuvent également pâtir de l'interférence numérique. Des recherches menées auprès de nageurs ont montré que ceux qui rapportaient passer plus de temps sur les médias sociaux présentaient une endurance diminuée, une production de puissance réduite et, globalement, des performances de nage inférieures à celles d'un groupe contrôle.


Bien que cette étude porte sur l'utilisation des médias sociaux en général et non spécifiquement pendant l'entraînement, elle suggère un lien entre l'engagement excessif dans ces plateformes et une moindre capacité physique. Plus directement, l'utilisation du smartphone pour des fonctions autres que la musique pendant l'exercice peut diminuer la productivité perçue et le plaisir ressenti lors de la séance.


Cette baisse de satisfaction peut indirectement affecter la persévérance face à l'effort, et donc l'endurance sur des séries plus longues ou des exercices de plus longue durée. La fatigue mentale induite par l'utilisation du smartphone est un facteur déterminant, réduisant spécifiquement l'endurance, notamment dans les exercices de faible et moyenne intensité.   


C. Augmentation de la Perception de l'Effort (RPE) sans Bénéfices Physiologiques Correspondants


Un phénomène particulièrement insidieux est l'augmentation de la perception de l'effort (RPE, Rating of Perceived Exertion) sans que cela ne corresponde à une augmentation réelle de l'intensité physiologique.


Des études ont montré que l'exposition aux médias sociaux sur smartphone avant une séance d'exercice conduit à une augmentation de la perception de la fatigue mentale). Conséquemment, pour un même niveau d'effort physique, la RPE rapportée par les participants est plus élevée après une période de défilement sur les médias sociaux, et ce, sans différences significatives dans les marqueurs physiologiques de l'effort, tels que les concentrations de lactate sanguin. Cela suggère fortement que la base de cette fatigue et de cette perception d'effort accrue est d'ordre psychologique plutôt que physiologique. En d'autres termes, le cerveau, déjà sollicité et fatigué par la stimulation numérique, interprète l'effort physique comme étant plus ardu qu'il ne l'est en réalité. Cette distorsion perceptive conduit souvent à un arrêt prématuré de l'exercice ou à une réduction de l'intensité, l'individu pensant avoir atteint ses limites alors que ses capacités physiologiques ne sont pas encore pleinement exploitées.   


D. Perturbation de l'Équilibre, de la Stabilité et Augmentation du Risque de Blessure


L'utilisation interactive du smartphone pendant l'exercice physique a des conséquences directes et graves sur l'équilibre et la stabilité posturale, augmentant de fait le risque de blessures.


Des recherches ont quantifié cet impact : envoyer des messages pendant l'exercice réduit la stabilité posturale de 45%, tandis que le simple fait de parler au téléphone la diminue de 19%. Cette instabilité accrue n'est pas anodine ; elle peut mener à des accidents concrets tels que des chutes, que ce soit sur un tapis de course, lors d'un exercice en extérieur, ou en manipulant des poids. Les conséquences peuvent aller d'une simple perte d'équilibre à des blessures musculo-squelettiques plus sérieuses, comme des entorses de la cheville ou des déchirures ligamentaires.   


La coordination motrice, essentielle pour la réalisation correcte et sécuritaire de nombreux exercices, en particulier ceux impliquant des charges libres ou des mouvements complexes comme en haltérophilie, est également compromise par la distraction téléphonique. 


La division de l'attention entre l'écran du téléphone et les exigences de l'exercice empêche les ajustements posturaux fins et les corrections techniques en temps réel qui sont nécessaires pour maintenir une forme correcte et prévenir les blessures. La simple tentative de lire un message ou de naviguer sur une application divise les ressources attentionnelles qui devraient être entièrement consacrées à la proprioception et au contrôle moteur.   


L'ensemble de ces dégradations de la performance – baisse du volume et de l'intensité, altération de l'endurance, perception erronée de l'effort, et instabilité – ne doit pas être considéré isolément. Chaque séance d'entraînement affectée par l'utilisation du smartphone représente une opportunité manquée de stimuler adéquatement le corps pour l'adaptation et la progression.


Si une seule séance sous-optimale peut sembler insignifiante, l'accumulation de ces "micro-pertes" sur des semaines, des mois, voire des années, conduit inévitablement à un déficit substantiel dans l'atteinte des objectifs de fitness à long terme. 


La fatigue mentale induite par le téléphone  qui mène à une RPE plus élevée , laquelle provoque une réduction du volume d'entraînement , a pour conséquence directe une diminution du stimulus anabolique ou adaptatif. Ainsi,


la progression vers l'hypertrophie musculaire, l'amélioration de la force ou de l'endurance cardiovasculaire est ralentie, voire complètement stoppée.

Il ne s'agit donc pas seulement d'une séance ponctuellement moins bonne, mais d'une trajectoire de progression globale qui est compromise, sabotant l'investissement considérable en temps et en effort que représente un engagement régulier dans une activité physique.   


Le tableau suivant synthétise les effets comparés de différents types d'utilisation du smartphone sur des paramètres clés de l'entraînement, illustrant clairement la distinction entre un usage passif potentiellement neutre ou bénéfique (musique) et un usage interactif systématiquement délétère.





III. L'Atteinte Cognitive : Quand le Cerveau Décroche, le Corps Suit


L'impact négatif du smartphone sur l'entraînement ne se limite pas à une simple distraction comportementale ; il plonge ses racines dans des mécanismes cognitifs profonds. La sollicitation mentale qu'impose l'interaction avec un téléphone épuise des ressources cérébrales qui sont, en réalité, cruciales pour la performance et la sécurité de l'exercice physique.


A. La Fatigue Mentale Induite par les Écrans : Un Frein Majeur


L'utilisation des médias sociaux et d'autres applications interactives sur smartphone, même lorsqu'elle a lieu avant le début de l'exercice, est une source significative de fatigue mentale.


Des études ont montré qu'une session de seulement 30 minutes de défilement sur les médias sociaux suffit à augmenter de manière quantifiable la perception de fatigue mentale. Cette fatigue n'est pas d'origine physiologique, comme celle qui résulterait d'un effort physique intense, mais bien psychologique.


Le cerveau, lorsqu'il est exposé au flux continu et rapide des médias sociaux, est bombardé de stimuli intenses, courts et successifs. Ces stimuli activent les circuits de la récompense (notamment via la dopamine) et peuvent engendrer un sentiment de "FOMO" (Fear Of Missing Out – la peur de manquer quelque chose), contribuant à l'épuisement mental. 

La recherche indique que cette fatigue mentale peut s'installer en l'espace de 15 à 30 minutes d'engagement dans une tâche cognitive exigeante, et ses effets, tels que l'augmentation des ondes alpha dans l'activité cérébrale (un marqueur de fatigue), peuvent persister jusqu'à 60 minutes après l'arrêt de la sollicitation.


Un cerveau qui aborde une séance d'entraînement en étant déjà mentalement fatigué sera intrinsèquement moins capable de gérer les demandes de l'effort physique, de maintenir la concentration nécessaire à une exécution correcte et de tolérer l'inconfort inhérent à un travail intense.   

B. Diminution de l'Attention, de la Concentration et du Contrôle Cognitif


L'attention et la concentration sont des denrées précieuses pour un entraînement efficace.


Or, l'utilisation fréquente du smartphone, même en dehors du contexte sportif, comme pendant des tâches liées au travail, a démontré sa capacité à diminuer la productivité globale. Le multitâche numérique, qui consiste à jongler entre plusieurs sources d'information ou applications, est associé à une diminution du contrôle cognitif et à une plus grande distractibilité. 


De manière encore plus surprenante, la simple présence d'un smartphone dans l'environnement immédiat, même s'il n'est pas activement utilisé, peut suffire à consommer des ressources cognitives et à affecter négativement l'attention et la performance.


Les individus qui utilisent leur smartphone de manière excessive tendent à obtenir de moins bons résultats dans les tâches qui exigent une concentration soutenue et prolongée. Il a été rapporté que la durée d'attention moyenne de l'être humain a considérablement chuté ces dernières années, au point de devenir, selon certaines comparaisons imagées, plus courte que celle d'un poisson rouge. Le flux constant de notifications et d'informations fragmente l'attention, rendant de plus en plus difficile la capacité à se concentrer sur une seule tâche pendant une période étendue. Le cerveau s'habitue à ces "rafales" d'informations courtes, ce qui diminue son aptitude à l'engagement profond et soutenu.


L'entraînement physique, en particulier lorsqu'il implique des charges lourdes, des mouvements techniques complexes ou une recherche de performance, exige pourtant une attention focalisée et continue. Cette capacité est directement compromise par l'habitude de vérifier son téléphone entre les séries ou pendant l'effort.   


C. Surcharge Cognitive et Impact sur les Fonctions Exécutives


Le cerveau humain n'est pas conçu pour gérer efficacement plusieurs tâches complexes simultanément.

Le multitâche, tel qu'encouragé par l'utilisation des smartphones, divise les ressources cognitives disponibles. Cela conduit à une augmentation de la charge cognitive, c'est-à-dire de l'effort mental déployé par la mémoire de travail. Lorsque la charge cognitive devient excessive, la mémoire de travail peut être surchargée, ce qui réduit l'efficacité cognitive globale.


Les conséquences directes de cette surcharge sont une fatigue mentale accrue, une concentration diminuée et une détérioration de la capacité de prise de décision. Les fonctions exécutives du cerveau – un ensemble de processus cognitifs de haut niveau qui incluent la planification, la résolution de problèmes, la flexibilité mentale et l'attention soutenue – sont particulièrement vulnérables à cette surcharge.


Le simple fait de passer d'une tâche à une autre (par exemple, de l'exercice au téléphone, puis de nouveau à l'exercice) a un coût cognitif.

Ce "coût du changement de tâche" peut représenter une perte allant jusqu'à 40% du temps productif d'une personne.


Durant une séance d'entraînement, de nombreuses décisions doivent être prises : choix de la charge, ajustement du nombre de répétitions, correction de la technique, évaluation de la fatigue. Une surcharge cognitive induite par le téléphone peut mener à des choix sous-optimaux, affectant non seulement la progression mais aussi la sécurité.   

D. Interférence avec les Bénéfices Cognitifs Normaux de l'Exercice


L'exercice physique, notamment de type aérobique, est reconnu pour ses effets bénéfiques sur les fonctions cognitives. Il améliore typiquement des aspects tels que le temps de réaction et la précision cognitive grâce à divers mécanismes physiologiques, incluant l'augmentation du flux sanguin cérébral, une meilleure oxygénation du cerveau, et des modifications positives dans la libération et le fonctionnement des neurotransmetteurs (comme la dopamine et la norépinéphrine).


Cependant, l'introduction de l'utilisation interactive du smartphone pendant l'exercice vient contrecarrer, voire annuler, ces bénéfices.


Des études ont spécifiquement montré qu'envoyer des messages pendant un exercice aérobique conduit à une dégradation du temps de réaction et à une diminution de la précision, par rapport à une condition où l'exercice est réalisé sans téléphone. Ainsi, non seulement le téléphone n'apporte aucun avantage cognitif pendant l'effort, mais il prive activement l'individu des gains mentaux que l'exercice lui-même aurait dû procurer.


C'est une perte nette sur le plan cognitif.   

L'habitude chronique d'utiliser son smartphone de manière interactive, avec son cortège de notifications et son flux d'informations fragmentées, ne se contente pas de provoquer une fatigue mentale passagère. Elle participe à un "remodelage" des capacités attentionnelles du cerveau, un phénomène relevant de la neuroplasticité numérique. Le cerveau s'adapte à ce mode de fonctionnement caractérisé par des "rafales d'attention courtes" , ce qui érode progressivement l'aptitude à maintenir une attention profonde et soutenue.


Cette attention focalisée est pourtant essentielle, non seulement pour la concentration générale pendant l'exercice, mais aussi pour des aspects plus spécifiques comme la connexion esprit-muscle, cruciale pour l'optimisation des gains musculaires.

Par conséquent, la difficulté à se concentrer pendant l'entraînement n'est pas uniquement un symptôme de fatigue aiguë, mais peut refléter une altération plus durable des schémas attentionnels. Cela rend la déconnexion pendant l'exercice d'autant plus cruciale, non seulement pour la performance immédiate, mais aussi pour potentiellement réhabiliter et préserver ces fonctions cognitives essentielles au quotidien.   



IV. L'Impact Psychologique : Plus de Stress, Moins de Plaisir


L'intégration du smartphone dans la routine d'exercice physique ne se limite pas à des conséquences sur la performance et la cognition ; elle module également profondément l'expérience psychologique de l'entraînement, souvent de manière négative, en affectant le plaisir, le stress et la motivation.


A. Diminution du Plaisir et de la Satisfaction Liés à l'Entraînement


L'un des constats les plus directs concerne l'impact sur le plaisir ressenti. Des recherches indiquent que l'utilisation du smartphone pour l'ensemble de ses fonctionnalités (par opposition à une utilisation limitée à l'écoute de musique) pendant des exercices de musculation entraîne une diminution significative du "liking" (plaisir, agrément) et de la productivité perçue de la séance. 


Le plaisir est un moteur puissant de la motivation intrinsèque, celle qui pousse à s'engager dans une activité pour la satisfaction qu'elle procure en elle-même. Si l'interaction constante avec le téléphone transforme une activité potentiellement gratifiante et énergisante en une corvée distraite et fragmentée, l'adhérence à long terme au programme d'exercice risque d'être sérieusement compromise.


L'entraînement devient alors moins une source d'épanouissement qu'une tâche supplémentaire à accomplir, rendue moins attrayante par la division de l'attention.   


B. Augmentation du Stress et de l'Anxiété


Alors que la salle de sport ou l'activité physique sont souvent recherchées comme des exutoires pour réduire le stress de la vie quotidienne , l'introduction du smartphone peut paradoxalement y importer ces mêmes stresseurs.


Le multitâche numérique, inhérent à l'utilisation interactive du téléphone, est associé à une augmentation du stress auto-déclaré. Les individus qui s'adonnent fréquemment au multitâche numérique sont d'ailleurs plus susceptibles de rapporter des symptômes de dépression et d'anxiété. La pression de rester constamment connecté, la surcharge informationnelle et la peur de manquer une information importante (FOMO), exacerbées par les notifications et la nature des médias sociaux, contribuent à des niveaux de stress et d'anxiété plus élevés.


Ainsi, au lieu d'être une parenthèse de déconnexion et de ressourcement, la séance d'entraînement peut devenir une extension des sollicitations et des tensions du monde extérieur, annulant l'un des bénéfices psychologiques les plus importants de l'exercice.   


C. Le Piège de la Comparaison Sociale via les Médias Sociaux


Le défilement des fils d'actualité sur les médias sociaux pendant les pauses ou même avant l'entraînement expose l'utilisateur à un flux constant d'images et de récits, souvent soigneusement mis en scène, concernant les corps, les performances et les modes de vie d'autrui.


Cette exposition conduit fréquemment à un processus de comparaison sociale, où l'individu évalue sa propre apparence, ses capacités ou ses progrès par rapport à ces représentations. Lorsque cette comparaison est "ascendante" – c'est-à-dire se comparer à des personnes perçues comme étant "meilleures" ou ayant atteint des standards idéalisés – les conséquences peuvent être particulièrement néfastes.


Elles incluent une perception négative de son propre corps, une diminution de l'estime de soi, une augmentation de l'anxiété corporelle, et peuvent même favoriser des comportements délétères tels que des troubles du comportement alimentaire ou un surentraînement compulsif dans une vaine tentative d'atteindre ces idéaux.


Des études montrent que même une brève exposition aux profils de personnes perçues comme en meilleure santé ou plus performantes sur les médias sociaux peut suffire à déclencher ce mécanisme de comparaison et à abaisser l'auto-évaluation. Au lieu de se concentrer sur son propre parcours, ses progrès personnels et son bien-être intrinsèque, l'individu se mesure à des standards souvent irréalistes et inatteignables, ce qui sape la motivation, diminue le plaisir de l'effort et peut engendrer une insatisfaction chronique.   


D. Effets sur la Motivation Intrinsèque et l'Auto-Efficacité


La motivation intrinsèque, c'est-à-dire le fait de pratiquer une activité pour le plaisir et la satisfaction qu'elle procure, est un prédicteur clé de l'engagement et de la persévérance à long terme dans l'exercice physique. Une utilisation intensive du smartphone (définie dans une étude comme supérieure à 180 minutes par jour) a été associée à une plus grande amotivation (absence de motivation) pour l'exercice, tandis qu'une utilisation plus faible était corrélée à une motivation intrinsèque plus élevée. 


De plus, la dépendance au smartphone semble pouvoir éroder le sentiment d'auto-efficacité en matière d'activité physique, c'est-à-dire la confiance en sa capacité à réussir et à persévérer dans ses efforts. Il est intéressant de noter une nuance : pour les utilisateurs d'applications de fitness qui possèdent un haut degré de contrôle de soi, la comparaison sociale ascendante peut, dans certains cas, avoir un effet paradoxalement positif sur le bien-être et la motivation. Ces individus peuvent percevoir l'écart avec les autres comme un défi stimulant et un objectif à atteindre, ce qui renforce leur engagement. Cependant, pour ceux dont le contrôle de soi est plus faible, l'effet de cette même comparaison est généralement négatif, conduisant à la frustration et au découragement. Il est important de souligner que le défilement passif et distrait des médias sociaux généralistes est moins susceptible d'entrer dans cette catégorie de comparaison potentiellement constructive, et tend plutôt à éroder la motivation intrinsèque au profit de validations externes ou, pire, à mener à l'amotivation.   


Cette analyse met en lumière une contradiction fondamentale : de nombreuses personnes s'engagent dans l'exercice physique avec l'intention louable d'améliorer leur bien-être physique et mental. Pourtant, en introduisant l'usage interactif du smartphone dans leurs séances, elles utilisent un outil qui, comme démontré, est intrinsèquement lié à une augmentation du stress , une diminution du plaisir , un renforcement de la comparaison sociale négative , et une érosion de la motivation intrinsèque et de l'auto-efficacité. 


Il existe donc une dissonance majeure entre l'objectif de bien-être recherché et le comportement adopté. Cette pratique finit par saboter activement les propres buts de l'individu, transformant potentiellement un moment de ressourcement et d'autosoins en une source supplémentaire de tension et d'insatisfaction. Prendre conscience de cette contradiction est une étape essentielle pour réévaluer la place du téléphone pendant l'entraînement.   



V. Mécanismes Spécifiques de Sabotage de vos Progrès


Au-delà des impacts généraux sur la performance, la cognition et le psychisme, l'utilisation du smartphone pendant l'entraînement interfère avec des mécanismes qualitatifs précis, essentiels à l'optimisation des résultats et à la sécurité.


A. Rupture de la Connexion Esprit-Muscle (Mind-Muscle Connection - MMC) : Essentielle pour l'Hypertrophie


La connexion esprit-muscle (MMC) est un concept fondamental en entraînement de la force, désignant l'effort délibéré et conscient de focaliser son attention et de diriger la tension vers un muscle ou un groupe musculaire spécifique pendant l'exécution d'un exercice. L'objectif est d'améliorer la qualité de la contraction musculaire et l'engagement des fibres ciblées.


Des recherches scientifiques ont validé l'importance de cette approche :


se concentrer activement sur le muscle travaillé (un "focus interne") peut significativement augmenter les gains en hypertrophie musculaire par rapport à un "focus externe" (concentration sur le mouvement de la charge ou l'environnement).

Une étude a notamment révélé que le groupe pratiquant un focus interne a obtenu des gains de masse musculaire au niveau du biceps de 12.4%, contre seulement 6.9% pour le groupe avec un focus externe, soit près du double. Des résultats similaires ont été observés pour les quadriceps.   


Or, l'utilisation du smartphone, par sa nature même, est une distraction majeure qui empêche l'établissement et le maintien de cette concentration interne.

Pour cultiver une MMC efficace, les experts recommandent explicitement d'éliminer toutes les distractions externes, et en premier lieu, d'éteindre son téléphone portable et de retirer ses écouteurs (sauf si la musique est utilisée de manière passive et non distrayante).


Lorsque l'attention est détournée vers un écran, des messages ou des notifications, il devient pratiquement impossible de maintenir le niveau de concentration requis pour "sentir" le muscle travailler et optimiser son activation.


Sans cette connexion focalisée, le stimulus envoyé aux fibres musculaires est sous-optimal. Même si la charge est soulevée et le nombre de répétitions atteint, la qualité de la stimulation pour la croissance musculaire est compromise, limitant ainsi les adaptations hypertrophiques.   


B. Dégradation de la Technique d'Exécution et de la Coordination


Une technique d'exercice correcte est primordiale non seulement pour l'efficacité de l'entraînement mais aussi et surtout pour la prévention des blessures. L'utilisation du smartphone a un impact direct et négatif sur cette composante qualitative. Elle peut, par exemple, ralentir le temps de réaction global. Si un individu passe son temps de repos absorbé par son téléphone, sa coordination et sa réactivité peuvent être diminuées lorsqu'il reprend un exercice techniquement exigeant, comme un épaulé-jeté (clean and jerk) en haltérophilie, augmentant le risque d'échec ou de mauvaise exécution.   


De plus, même des interruptions qui peuvent sembler mineures, comme la simple apparition d'une notification à l'écran ou la vibration du téléphone, peuvent suffire à perturber le mouvement et à réduire l'amplitude articulaire effective, par exemple au niveau du coude ou de l'épaule lors d'exercices de tirage ou de poussée. 

La posture instable induite par la manipulation du téléphone ou la division de l'attention compromet inévitablement la forme correcte des exercices. Cela peut entraîner des compensations par d'autres groupes musculaires, non ciblés, et réduire l'efficacité du travail sur le muscle principal, tout en augmentant le stress sur les articulations et les tissus conjonctifs.


La distraction empêche l'auto-correction en temps réel et la pleine conscience proprioceptive, qui sont essentielles pour maintenir une bonne technique tout au long d'une série.   

C. Prolongation Involontaire des Temps de Repos et Perte d'Efficacité


Les temps de repos entre les séries sont une variable importante de l'entraînement, dont la durée doit être adaptée aux objectifs (force, hypertrophie, endurance musculaire).


Se laisser absorber par le défilement des médias sociaux, la lecture d'e-mails ou l'échange de messages pendant ces périodes de récupération peut très facilement conduire à un allongement involontaire et non justifié de ces pauses. Cette prolongation excessive perturbe le rythme de l'entraînement, déséquilibre le rapport entre la récupération musculaire nécessaire et la préparation mentale pour la série suivante, et diminue globalement l'efficacité de la séance.   


Ce phénomène est particulièrement préjudiciable pour les protocoles d'entraînement qui reposent sur des temps de repos courts et contrôlés pour maintenir une intensité métabolique élevée, comme c'est le cas pour l'entraînement par intervalles à haute intensité (HIIT). Des temps de repos excessivement longs réduisent la densité de l'entraînement (quantité de travail par unité de temps) et peuvent diminuer la réponse métabolique et hormonale recherchée, limitant ainsi les adaptations physiologiques visées.   


D. Effets Neurologiques : Sur-activation du Cortex Préfrontal et Fatigue Visuo-Motrice


Les recherches mettent en évidence des mécanismes neurologiques sous-jacents aux effets négatifs du smartphone. Une utilisation prolongée des médias sociaux, même pour une durée de 30 minutes avant une séance d'entraînement, peut affecter négativement les compétences visuo-motrices des athlètes.


Par exemple, une étude menée sur des joueurs de volley-ball de haut niveau a montré une augmentation de 5.3% de leur temps de réponse lors d'une tâche visuo-motrice après une telle exposition aux médias sociaux.   


L'explication proposée réside en partie dans l'activation cérébrale. Le visionnage de contenu sur les médias sociaux, et en particulier l'interaction avec les systèmes de "Likes" et de validation sociale, est associé à une activation accrue du cortex préfrontal (PFC) – une zone impliquée dans les fonctions exécutives, la prise de décision et l'attention – ainsi que du cortex visuel primaire. Une sur-activation prolongée et répétée de ces aires cérébrales pourrait conduire à un déclin fonctionnel des régions du cerveau qui sont essentielles à l'engagement et à la performance sportive, ainsi qu'à une réduction des ressources attentionnelles disponibles. 


La fatigue mentale induite par cette stimulation numérique intense peut altérer le fonctionnement global du système visuel, y compris l'attention visuelle et la capacité à traiter rapidement les informations pertinentes pour l'exécution motrice. Ces effets neurologiques contribuent à expliquer pourquoi la performance technique, la coordination et la prise de décision (importante même en musculation pour ajuster un mouvement ou évaluer la fatigue) sont compromises. Le cerveau est littéralement moins apte à traiter l'information pertinente pour l'exercice en cours.   


Il apparaît donc que l'utilisation du smartphone pendant l'entraînement inflige une sorte de "double peine". Non seulement elle tend à réduire la quantité de travail effectué (en termes de volume, d'intensité, de durée effective à haute intensité, comme détaillé dans la section II), mais elle dégrade aussi profondément la qualité intrinsèque de ce travail.


La rupture de la connexion esprit-muscle  signifie que les muscles ciblés ne sont pas stimulés de manière optimale pour la croissance ou l'adaptation.

La dégradation de la technique d'exécution  non seulement augmente le risque de blessures  mais rend également chaque répétition moins efficace pour atteindre les objectifs visés.


Enfin, la prolongation involontaire des temps de repos  dilue la densité de l'entraînement et peut en altérer les bénéfices métaboliques. Ces facteurs qualitatifs sont absolument cruciaux pour la progression à long terme.


Ainsi, même si un individu parvenait, par extraordinaire, à maintenir un certain volume ou une certaine intensité malgré l'utilisation de son téléphone (ce qui est hautement improbable sur la durée), la qualité fondamentale de son entraînement serait inévitablement compromise, limitant sévèrement les adaptations neuromusculaires, hypertrophiques et cardiovasculaires escomptées.   



VI. Conséquences à Long Terme : Au-delà de la Séance d'Aujourd'hui


Les effets délétères de l'utilisation du smartphone pendant l'entraînement ne se cantonnent pas à la séance en cours. Cette habitude, si elle est maintenue, peut avoir des répercussions significatives sur l'atteinte des objectifs de fitness à long terme et sur la santé globale de l'individu.


A. Entrave à l'Atteinte des Objectifs de Fitness à Long Terme


La progression en matière de condition physique, qu'il s'agisse de gains de force, d'hypertrophie musculaire, d'amélioration des capacités cardiovasculaires ou de gestion du poids, repose sur des principes de surcharge progressive, de régularité et de qualité de l'entraînement.


Comme les sections précédentes l'ont abondamment démontré, l'utilisation interactive du smartphone compromet systématiquement plusieurs de ces piliers :


  • réduction de l'intensité et du volume d'entraînement,

  • altération de la qualité technique,

  • diminution de la concentration et de la connexion esprit-muscle.


L'accumulation de ces déficits séance après séance rend logiquement plus ardue, voire impossible, l'atteinte des objectifs de fitness fixés à long terme. 


Si chaque entraînement est sous-optimal à cause des distractions numériques, la stimulation nécessaire à l'adaptation de l'organisme n'est pas fournie de manière adéquate. La progression stagne, et dans certains cas, une régression peut même être observée. Des données suggèrent qu'une utilisation excessive du smartphone est associée à un mode de vie globalement moins actif, avec par exemple une réduction significative du nombre de pas quotidiens (jusqu'à 4000 pas de moins) et une masse musculaire maigre potentiellement inférieure. En somme, passer plus de temps sur son téléphone qu'à s'investir pleinement dans son entraînement est une recette pour freiner, voire stopper net, ses progrès.   


B. Impact sur la Santé Globale (sommeil, bien-être mental)


Les conséquences d'une relation problématique avec le smartphone s'étendent bien au-delà de la salle de sport et peuvent affecter la santé globale. Une utilisation excessive du téléphone est liée à divers problèmes de santé, notamment des perturbations du sommeil et des habitudes alimentaires moins saines, ainsi qu'une incidence accrue de migraines. Sur le plan du bien-être mental, elle peut contribuer à l'apparition ou à l'aggravation de symptômes dépressifs, d'anxiété, favoriser une consommation problématique d'alcool, induire une dépendance aux médias sociaux et éroder l'estime de soi.   


Le sommeil, en particulier, est une victime fréquente de l'hyper-connectivité. L'exposition à la lumière bleue émise par les écrans tard le soir perturbe la production de mélatonine et désynchronise les rythmes circadiens. De plus, la surstimulation mentale induite par la consultation de contenus engageants ou stressants avant le coucher rend l'endormissement plus difficile et la qualité du sommeil moindre. Un sommeil insuffisant ou de mauvaise qualité a des répercussions directes et négatives sur la récupération physique et mentale après l'effort, sur les fonctions cognitives (mémoire, concentration), sur l'humeur et sur la régulation hormonale, créant ainsi un cercle vicieux où la fatigue et le mal-être diminuent la capacité et la motivation à s'entraîner efficacement.


Les études sur l'usage des médias sociaux par les athlètes soulignent d'ailleurs des expériences négatives telles que la critique, le sentiment d'obligation et l'anxiété, qui s'ajoutent aux effets physiologiques.   


L'utilisation excessive du smartphone, même en dehors des heures d'entraînement, tend à favoriser un mode de vie plus sédentaire. Le temps passé à défiler passivement sur les écrans est du temps qui n'est pas consacré à des activités physiques, qu'elles soient structurées ou informelles. Cette sédentarité accrue, combinée aux effets négatifs précédemment décrits sur le sommeil et la santé mentale , a un effet délétère sur la motivation et l'énergie globale disponibles pour l'activité physique.


Par conséquent, la distraction causée par le smartphone pendant l'entraînement n'est souvent qu'un symptôme visible d'une relation plus large et plus problématique avec cet appareil. Cette relation peut saper les fondations mêmes d'un mode de vie actif et sain.


La fatigue mentale induite par une surconsommation numérique  peut rendre l'idée même de se rendre à la salle de sport ou de chausser ses baskets moins attrayante, créant un effet domino qui s'étend à l'ensemble des comportements de santé.

Ainsi, la lutte contre l'utilisation du téléphone pendant l'exercice peut être envisagée comme une première étape significative vers une réévaluation plus globale de la place de la technologie dans la vie quotidienne, favorisant un engagement plus profond et plus authentique envers la santé et le fitness.   


VII. Conclusion et Recommandation Ferme : L'Urgence de Déconnecter


L'analyse des données scientifiques disponibles dresse un tableau sans équivoque : l'utilisation interactive du smartphone et la consommation de médias sociaux pendant les séances d'entraînement physique constituent une pratique profondément délétère, sabotant à de multiples niveaux les efforts consentis et les bénéfices escomptés.


Le tableau suivant offre une synthèse des principaux impacts négatifs identifiés, classés par domaine :




Face à ce faisceau de preuves accablantes, la conclusion s'impose avec force : il est impératif de cesser l'utilisation interactive du smartphone et la consommation de médias sociaux pendant l'entraînement physique.


Les bénéfices perçus ou espérés de cette pratique – qu'il s'agisse de divertissement, de lutte contre l'ennui ou d'un illusoire sentiment de connexion – sont largement et systématiquement surpassés par les coûts réels en termes de résultats de fitness, de santé cognitive et de bien-être psychologique.


L'entraînement physique représente un temps précieux, un investissement conscient pour sa santé et son épanouissement personnel. Introduire une source de distraction aussi puissante et chronophage que le smartphone dévalorise cet investissement, transforme un moment potentiellement focalisé et gratifiant en une expérience fragmentée et sous-optimale.


Renoncer à son téléphone pendant l'heure ou les quelques heures consacrées à l'exercice ne doit pas être perçu comme une privation, mais bien comme un choix stratégique, un investissement direct pour de meilleurs résultats, une expérience plus profonde et un respect de ses propres objectifs.

Pour y parvenir, plusieurs stratégies pratiques peuvent être mises en œuvre :


  • Planification et Préparation :

    • Élaborer un plan d'entraînement détaillé avant d'arriver à la salle de sport permet de maintenir la concentration sur les tâches à accomplir et de minimiser les temps morts propices à la distraction.   

    • Se reconnecter à son "Pourquoi", c'est-à-dire aux raisons profondes qui motivent la pratique de l'exercice, renforce la détermination à ne pas laisser des éléments extérieurs saboter cet engagement.   

    • Si la musique est un adjuvant, préparer ses playlists à l'avance évite d'avoir à manipuler son téléphone pendant l'effort, réduisant ainsi les risques de dérive vers d'autres applications.   


  • Gestion de l'Appareil :

    • La solution la plus radicale et souvent la plus efficace est de laisser son téléphone au vestiaire, dans son sac, ou hors de portée immédiate.   

    • Si le téléphone doit rester à proximité (par exemple, pour la musique ou en cas d'urgence attendue), le mettre systématiquement en mode "Ne Pas Déranger" ou en mode avion est indispensable pour bloquer les notifications et les appels.   

    • Informer son entourage de ses horaires d'entraînement peut réduire la probabilité d'être interrompu par des appels ou messages urgents.   


  • Changement Comportemental et Mental :

    • Fixer des limites claires à l'utilisation des médias sociaux en général, et pas seulement pendant l'entraînement, peut aider à réduire la dépendance et l'habitude du défilement compulsif.   

    • La pratique de la pleine conscience (mindfulness) peut être un outil précieux pour augmenter la conscience de ses propres habitudes numériques et pour développer la capacité à résister à l'utilisation impulsive du téléphone.   

    • Pour les athlètes et les pratiquants sérieux, l'adoption de stratégies d'autorégulation est clé : planifier l'usage éventuel du téléphone (par exemple, pour consulter un programme), réfléchir activement à sa pertinence pour la performance, et se limiter à une seule tâche à la fois si l'usage est inévitable. Les entraîneurs et coachs ont également un rôle à jouer en instaurant des règles claires, comme l'interdiction des téléphones avant les compétitions ou pendant les phases critiques de l'entraînement.   

    • Il est essentiel de se réapproprier le temps d'entraînement comme un moment privilégié pour soi, une opportunité de se déconnecter du stress et des sollicitations du monde extérieur, et non comme une simple extension de celui-ci.   


  • Alternatives et Outils Utiles (en cas d'usage pour le suivi) :

    • Si le téléphone est utilisé pour suivre un programme d'entraînement ou enregistrer ses performances, il convient de le consulter de manière brève, ciblée et uniquement entre les séries ou les exercices, puis de le reposer immédiatement.

    • Certaines applications de fitness bien conçues peuvent guider l'entraînement de manière structurée et potentiellement bénéfique, à condition que l'interaction avec l'appareil reste minimale pendant l'effort lui-même et ne serve pas de porte d'entrée à d'autres distractions. La vigilance reste de mise.   


En définitive, choisir de se déconnecter de son smartphone pendant l'entraînement n'est pas une simple contrainte ou une mode passagère. C'est une décision consciente qui témoigne d'un profond respect pour ses propres objectifs, son temps investi et l'intégrité de son corps.


C'est un acte d'optimisation intelligent, visant à maximiser le retour sur l'investissement physique et mental que représente chaque séance. En se dégageant de l'emprise du monde numérique, même temporairement, on se donne l'opportunité de se reconnecter plus intensément à son corps, à l'effort présent, aux sensations de l'exercice.


Cette reconnexion est fondamentale non seulement pour la progression physique, mais aussi pour le plaisir et la satisfaction retirés de l'activité. La déconnexion pendant l'entraînement n'est donc pas une perte, mais un gain substantiel et mesurable sur la voie d'une meilleure condition physique et d'un plus grand bien-être.   



mai 26

Temps de lecture : 24 min

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